🎙️ IVAN ZINBERG : L’INTERVIEW !
- Mafolielivresque

- 24 juil.
- 6 min de lecture

J'ai le plaisir de vous présenter Ivan Zinberg, auteur de plusieurs thrillers, pour cette 54e interview. Il nous ouvre les portes de son univers, partage ses sources d’inspiration et quelques-uns de ses secrets d’écriture.
Plongez dans l’univers littéraire captivant d'Ivan Zinberg !
MERCI INFINIMENT IVAN POUR TA CONTRIBUTION ET TA GENTILLESSE
Capitaine de police et auteur de romans policiers, Ivan Zinberg écrit des thrillers depuis une dizaine d’années. Ses romans les plus récents situés en France, « Matière noire » (Cosmopolis, 2019 et réédité chez HarperCollins en 2023) et « Au commencement » (HarperCollins, 2023), se distinguent par leur réalisme et la profondeur psychologique de leurs personnages. En parallèle, son roman « Étoile morte » (Critic, 2015) a été réédité en 2024 aux éditions Points.
Qu’est-ce qui t’a poussé à écrire ? Et pourquoi le thriller ?
L’envie d’écrire s’est manifestée vers l’âge de vingt ans, je lisais beaucoup à l’époque. C’est sans doute la conséquence de mon amour pour les mots, la langue française et les histoires. J’apprécie le thriller/polar parce qu’il permet de raconter à la fois une histoire forte et de questionner le réel. Mais j’aime aussi, dans un autre registre, les récits plus romanesques, plus amples, où l’imaginaire prend davantage le dessus. Ce que je cherche, c’est la tension narrative, qu’elle soit réaliste ou baroque.
Le sujet de ton dernier livre « Au commencement », paru en octobre 2023 chez HarperCollins, s’est-il imposé de lui-même ?
Oui, clairement, ce sont des thématiques – les mouvances extrémistes, islamisme et ultra-droite – que je connais par le biais de mon travail. « Au commencement » s’est imposé à moi par sa noirceur et son ancrage contemporain. Les situations douloureuses que le roman décrit sont en prise directe avec le monde et la société des dernières années. Mais j’arrive peut-être à la fin d’un cycle. Mon prochain roman ira ailleurs : plus aventureux, plus stylisé, moins anxiogène, moins contraint par la réalité. Une forme de liberté, assumée.
Où écris-tu ? À quel moment de la journée ? Combien de temps consacres-tu à l’écriture ?
En ce moment, j’essaie d’écrire entre midi et deux, pendant ma pause, attablé à mon bureau. J’écris en silence, sans rituel particulier. Une à deux heures par jour, trois à quatre jours par semaine. L’écriture est une discipline, il faut être régulier, sinon ça n’avance pas et on perd le fil.
T’inspires-tu de ton expérience de flic de terrain pour écrire tes romans ?
Oui, c’est une base précieuse. Ça m’aide à garder une certaine solidité, une justesse dans le travail policier, les comportements, les personnages et les dialogues. C’est aussi une source d’inspiration sans équivalent, car les situations qu’on est amené à connaître en tant que policier sont très variées et parfois très surprenantes. Mais aujourd’hui, j’ai aussi envie d’en sortir, de laisser la fiction s’émanciper, en n’étant plus tenu par le réalisme à tout prix.
Fais-tu un plan ou ton histoire vient-elle à toi d’elle-même ? As-tu besoin d’une ambiance particulière (musique, lumières, etc.) ?
Pour l’ambiance, je fais surtout en sorte de ne pas être dérangé, pour rester concentré. Concernant la méthode, je fais toujours un plan, c’est indispensable dans l’optique d’un thriller complexe. Je pars d’une histoire souterraine, je construis un mystère autour, puis une ou plusieurs lignes d’enquête qui permettent d’éclaircir le tout. Un polar est une histoire à l’envers. On part d’un fait – meurtre ou disparition – pour arriver à « qui a fait le coup et pourquoi ». Donc, la fin est en réalité le début. Il faut la connaître dès le départ pour bâtir l’enquête sur la base des indices laissés, des personnes interrogées, des fausses pistes suivies, à moins de se limiter à une intrigue simpliste, ou de devoir refondre le texte en permanence au fil de l’écriture, ce qui serait ridicule en termes de technique et de gestion du temps et de l’effort. Le plan permet enfin de soigner la cohérence, le rythme et l’équilibre général de cette remontée vers la vérité.
Comment fais-tu tes recherches pour les lieux, les personnages, afin d'apporter du réalisme à ton histoire ?
Je m’appuie sur l’expérience du terrain, sur les lieux que je connais ou fréquente dans ma vie privée ou professionnelle. J’aime que l’environnement soit crédible et bien documenté. Internet est une bonne ressource également. Mais je pense que le réalisme, ce n’est pas forcément l’exactitude : c’est la cohérence interne d’un univers global qui compte. On peut par exemple imaginer une histoire un peu extravagante dans un environnement réaliste, ce qui permet d’obtenir un bon effet de vraisemblance.
Comment concilies-tu l’écriture avec ton métier de capitaine de police ? Est-ce parfois un souci d’être reconnu dans ta fonction ?
Ce sont deux activités distinctes. Quelques collègues m’en parlent, d’autres jamais. L’écriture est une passion qui relève du privé, comme quelqu’un peut être passionné par les échecs ou le football.
Donc ce n’est pas très dur de concilier les deux, sinon qu’écrire prend du temps et qu’il faut réussir à en trouver en dehors d’un travail déjà chronophage. Le plus dur à concilier selon moi, c’est l’écriture et la vie de famille. Je suis maintenant marié et père d’une petite fille, et le temps pour écrire se fait rare, mais je ne changerais pour rien au monde ma situation actuelle.
Quels sont tes futurs projets d’écriture ? Y en a-t-il un en gestation ?
Oui, un nouveau roman est en cours. Une partie se déroulera à Pigalle, une autre sur la Côte d’Azur, entre autres lieux… Il sera différent des précédents : plus baroque, plus audacieux, plus libre aussi dans le ton et dans l’intrigue. Ce ne sera pas un polar procédural classique, mais un thriller d’enquête avec une touche d’érotisme, plus aventureux, plus excessif peut-être, plus spectaculaire. C’est ce que je recherche cette fois, pour aérer mon horizon d’écriture. Mais les références à la police resteront très bien documentées, déformation professionnelle oblige (rires).
Pour terminer cette entrevue, je te laisse le mot de la fin.
Je crois qu’il faut parfois savoir se réinventer. J’ai d’abord imaginé des romans situés aux USA, influencés par des auteurs comme Connelly ou Kellerman. Puis j’ai cherché la justesse, la précision, le réalisme, avec un ancrage de mes intrigues en France. Aujourd’hui, j’ai envie de romanesque, de souffle, de surprises. Ce qui compte, c’est de rester sincère dans ce qu’on écrit, quel que soit le ton, et de réussir à emporter les lectrices et les lecteurs avec soi, le temps d’un livre.
Vous pouvez vous procurer ses livres, en version broché ou numérique, en librairies ou sur les différentes plateformes en ligne (Amazon, Fnac, etc...).
Vous pouvez aussi découvrir la plume d'Ivan Zinberg parmi ces collectifs :

17 AUTEURS DE THRILLERS DÉTOURNENT LES CONTES POUR ENFANTSAU PROFIT DE L'ASSOCIATION ELA
Paru en octobre 2020 aux éditions Hugo poche
Blanche-Neige à Amsterdam, Pinocchio à Los Angeles, le Petit Chaperon rouge à Paris, Boucles d'Or qui tombe en panne là où elle aurait mieux fait de ne jamais s'arrêter, le Petit Bonhomme de pain d'épices en proie à un serial killer trop gourmand... mais aussi Peau d'Âne, saint Nicolas, Poucet, Cendrillon et beaucoup d'autres : dix-sept auteurs de thrillers détournent les contes de fées, les légendes et les mythes de notre enfance au profit de l'association ELA.
📽️ Regardez le booktrailer : Storia - Éditions Hugo poche

22 v'là les flics
Paru en octobre 2022 aux éditions Lajouanie
Ivan Zinberg, aux côtés de 21 autres flics ou ex-flics, auteurs reconnus, réunis pour un recueil de nouvelles.
Édité et vendu au profit exclusif des orphelins de la police. Des nouvelles inédites, autour de l’enfance...mais pas que.
➡️ En bref :
J’ai découvert la plume d’Ivan Zinberg avec « Matière noire » (Cosmopolis, 2019), un thriller puissant qui a rencontré un beau succès, au point d’être réédité chez HarperCollins en 2023. J’ai eu l’occasion de le rencontrer au Festival sans Nom à Mulhouse en 2023, un moment riche en échanges où il a partagé avec passion son univers d’auteur et son expérience de capitaine de police.
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🎙️ IVAN ZINBERG : L’INTERVIEW ! est menée par Marie-Laure, blogueuse et chroniqueuse de Ma Folie Livresque
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