
Photo : Grégoire Vigroux
Auteur du roman « L’Hôtel infini » et entrepreneur accompli, je vous invite à faire connaissance avec Grégoire Vigroux pour cette 42ème interview. Il a accepté de nous dévoiler ses secrets d'inspiration, ainsi que le processus de son premier roman. Découvrez son univers littéraire captivant.
MERCI INFINIMENT GREGOIRE POUR VOTRE PARTICIPATION ET VOTRE GENTILLESSE
Grégoire Vigroux est un entrepreneur français de 44 ans installé à Bucarest, où il a cofondé et investi dans 22 entreprises en Europe de l’Est. En parallèle de ses activités professionnelles, il écrit depuis plus de dix ans sur l’entrepreneuriat dans plusieurs médias anglophones. Il est également l’auteur de « L’Hôtel infini », son premier roman, publié aux éditions Le Lys Bleu. Ce livre marque ses débuts dans le monde de la fiction.
Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire ? Et pourquoi la science-fiction ?
L’écriture de mon roman, « L’Hôtel infini », ne résulte pas d’un projet mûrement réfléchi — ou planifié. Elle s’est imposée à moi, naturellement, comme par nécessité.
J’ai ressenti un besoin profond d’écrire, une envie irrésistible de poser des mots sur le papier. Tout a commencé de manière spontanée — et j’insiste sur ce mot, car c’est précisément cette spontanéité qui a suscité et guidé le processus d’écriture.
L’idée de « L’Hôtel infini » a émergé à travers un rêve. Ce songe a planté les premières graines de l’histoire, et, très vite, j’ai ressenti un véritable plaisir à écrire.
Il y avait une volonté, mais aussi un goût, presque un jeu, dans le fait de bâtir des phrases, de créer des personnages, et de partager des traits d’esprit avec mes futurs lecteurs.
Par ailleurs, j’avais cette idée d’intrigue qui m'obsédait : un hôtel aux étages sans fin, une structure labyrinthique à la fois énigmatique et vertigineuse. Je voulais que cet univers prenne forme, que ces personnages trouvent leur voix, que cette œuvre naisse presque d’elle-même.
L’écriture, en ce sens, a été un élan naturel et spontané, une nécessité intérieure plus qu’une décision consciente.
Quant au choix de la science-fiction, il s’est imposé à moi avec la même évidence. Ce genre littéraire et cinématographique est celui que j'affectionne le plus. Il nourrit mon imaginaire depuis toujours.
Écrire un roman de science-fiction était donc un cheminement naturel. Et puis, les idées qui me venaient étaient intrinsèquement liées à un univers qui ne pouvait exister qu’à travers les codes de la science-fiction — un univers où tout devient possible, où les limites du réel sont repoussées, et où l’imagination peut se déployer sans limites.
Le sujet de votre roman « L’Hôtel infini » s’est-il imposé de lui-même ?
Il y a quelques années, lors de mes déplacements professionnels à l’étranger, il m’arrivait de faire un rêve étonnant — celui de me réveiller dans un hôtel infini !
Un jour, alors que je séjournais dans un hôtel américain gigantesque, l’idée de transformer ce rêve en roman m’est apparue. De retour à Bucarest, je me suis mis au travail.
Hélas, cette première tentative littéraire s'est soldée par un échec. Happé par ma vie familiale et le monde des affaires, je ne parvenais pas à trouver le temps, ni la discipline, d’écrire « L’Hôtel infini ».
Réalisant qu’il me fallait m’échapper de la routine pour mener à bien mon projet, je suis parti m’isoler dans le village de Zornitza, situé dans une région reculée des montagnes bulgares. Coupé du monde et privé de mon téléphone durant la journée, mon travail a enfin pu démarrer.
Du 1er au 7 août 2022, j'ai travaillé 18 heures par jour, avec l’ambition d’écrire « L’Hôtel infini » dans son intégralité. Mais cette semaine de travail s’est avérée insuffisante.
Il m'a fallu retourner à Zornitza un an plus tard (du 22 au 28 août 2023) pour mettre un point final à « L’Hôtel infini ».
Où écrivez-vous ? À quel moment de la journée ? Combien de temps consacrez-vous à l’écriture ?
J’ai des fulgurances créatives. Elles surgissent sans prévenir, à n’importe quel moment de la journée — ou, plus souvent, de la nuit. En raison de mon TDAH (Troubles de l’Attention avec Hyperactivité), peut-être.
Il m’arrive d’avoir une idée de dialogue, un trait de caractère pour un personnage, ou un rebondissement lié à l’intrigue. Et dans ces instants-là, le risque, c’est d’oublier.
Alors, je me rue sur mon téléphone pour tout noter avant que cela ne m’échappe ! C’est presque une urgence. Il n’y a pas de place pour le doute ou la procrastination — l’idée doit être capturée sur le vif, comme une flamme fragile qu’il faut protéger de la tempête du temps qui passe.
Ce sont souvent des fulgurances nocturnes qui me saisissent. La nuit semble propice à ces éclairs d’inspiration : l’esprit se libère, les barrières du quotidien s’effacent, et les idées affluent. C’est un processus à la fois instinctif et essentiel. Chaque note que je prends est une minuscule pièce du puzzle qui, plus tard, prend sa place dans l'œuvre complète.
Faites-vous un plan ou votre histoire vient-elle à vous d'elle-même ? Avez-vous besoin d'une ambiance particulière (musique, lumières, etc.) ?
Conscient qu’il était préférable que j’écrive mon premier roman sur un sujet que je maîtrise, j'ai décidé de situer mon récit dans le pays dans lequel je vis : la Roumanie.
Conscient qu’il me fallait créer un personnage principal auquel mes lecteurs pourraient s’identifier, j'ai créé un protagoniste ordinaire auquel il arrive des aventures extraordinaires.
Conscient qu’il me fallait impliquer le lecteur coûte que coûte, j'ai décidé de ne pas parler de moi, mais de mon lecteur. Je l’implique, en l’interpellant à chaque page.
Conscient que le rythme est un élément fondamental pour tenir le lecteur en haleine, j'ai multiplié les scènes d’action ; je les ai entrecoupées d’humour ; et j’ai évité l’écueil des descriptions trop longues. Enfin, j'ai pris soin de clore chaque chapitre par un cliffhanger efficace.
Conscient que « L’Hôtel infini » pourra faire l’objet d’une adaptation audiovisuelle éventuelle, les scènes du roman se déroulent à des étages aux dimensions identiques. Un tel choix permettra d’envisager un film ou une série à budget limité.
Conscient que l’écriture et la structure d’un roman répondent à des méthodes éprouvées, j'ai bâti l’armature, les personnages, les dialogues et l’intrigue de « L’Hôtel infini » en respectant — à la lettre — les conseils de Joseph Campbell (« Le Héros aux Mille et un Visages »), Stephen King (« Écriture ») et Ernest Hemingway (« On Writing »).
Comment faites-vous vos recherches pour les lieux, les personnages, afin d'apporter du réalisme à votre histoire ?
Mes recherches se sont principalement nourries de livres et de podcasts. J’ai passé un temps considérable à explorer des contenus portant sur l’infini, à travers différents domaines : la théologie, l’astrophysique, les mathématiques, mais aussi l’art. Chaque discipline apporte une perspective unique sur ce concept vertigineux.
Cette démarche m’a permis de donner de la substance à mon roman, de lui donner une profondeur philosophique, artistique et scientifique, et de l’ancrer dans une réflexion que j’appellerais "l’éthique de l’infini" — une manière d’appréhender l’immensité et les mystères du monde avec humilité.
J’espère que cette approche éclaire mes lecteurs et leur permet, à leur tour, de se confronter aux mystères exceptionnels de l’infini.
Car l’infini, au-delà de sa dimension mathématique ou cosmologique, soulève des questions existentielles, telles que : l'Univers est-il sans limites ? Dieu existe-t-il ? C’est dans cette quête philosophique que mon roman prend racine.
Quels sont vos futurs projets d’écriture ? Y en a-t-il un en gestation ? Si oui, pouvez-vous nous en parler ?
Avant d’écrire « L’Hôtel infini », plusieurs amis m’avaient conseillé d’écrire un livre sur mon domaine professionnel. Après tout, ne dit-on pas, dans le monde de l’édition, qu’il faut commencer par écrire sur ce que l’on connaît le mieux ?
Et en tant qu’entrepreneur depuis près de vingt ans, il aurait été naturel pour moi de partager mon expérience du monde des affaires.
Mais j’ai choisi une autre voie.
J’ai choisi de réaliser un rêve ancien, celui d’écrire un roman de science-fiction — un genre littéraire qui me fascine depuis toujours. Ce projet, né d’une impulsion spontanée, m’a permis de plonger dans des réflexions qui me passionnent : les mystères de l’infini, les paradoxes du temps, et les limites de notre imagination.
Aujourd’hui, ce rêve accompli, je ressens le besoin de revenir à ce que je connais le mieux : le monde de l’entrepreneuriat.
Mon prochain ouvrage, sur lequel je travaille actuellement, sera un guide pratique destiné aux entrepreneurs ; un livre dans lequel je partagerai les enseignements tirés de mon parcours — non seulement les réussites, mais aussi et surtout, les erreurs, les écueils, les doutes, et les pièges dans lesquels je suis moi-même tombé au fil des années.
Car l’entrepreneuriat, comme « L’Hôtel infini », est une aventure semée d’embûches.
Si mon expérience peut aider d’autres entrepreneurs — qu’ils soient jeunes rêveurs audacieux ou professionnels expérimentés — à éviter ces pièges, alors cet ouvrage aura rempli sa mission : offrir des outils concrets, mais aussi des clés de réflexion pour aborder les défis du monde des affaires avec sérénité, épanouissement et confiance.
L’entrepreneuriat n’est pas une ligne droite, mais un chemin sinueux, fait de bifurcations, de revers et de redécouvertes.
Ce chemin, je l’ai parcouru — parfois en courant, et souvent, en trébuchant.
Et aujourd’hui, je veux le raconter, avec l’espoir que mon parcours pourra inspirer des lecteurs. En somme, ce nouveau livre les emmènera à travers les hauts exaltants et les bas éprouvants du parcours entrepreneurial.
Il s’adressera à celles et ceux qui cherchent à réussir tout en restant fidèles à leurs valeurs, à trouver un équilibre entre ambition et éthique, à dépasser l’appât du gain, pour devenir des leaders inspirants, capables de créer un impact positif — sans jamais perdre leur âme ni leur santé en chemin.
Pour terminer cette entrevue, je vous laisse le mot de la fin…
Depuis dix-huit ans, j’ai vécu dans une bulle. Cette bulle, elle s’appelle : l'univers des affaires.
Pendant toutes ces années, j’ai souvent été trop sûr de moi, trop convaincu de mes idées, au point de croire que certaines choses allaient de soi. Je dois l’admettre : j’ai accordé une importance excessive à ma réputation, à mon statut, et à mes réalisations entrepreneuriales.
Et puis, un jour, quelque chose s’est produit. J’ai écrit « L’Hôtel infini » ! Je ne savais pas encore que cette expérience allait m’apprendre une leçon précieuse : l’humilité.
Imaginez-moi, seul devant mon ordinateur, face à une page blanche... Comment remplir deux cents pages de mots qui aient du sens, qui captivent, qui résonnent ? Et si les idées ne venaient pas ? Et si je n’étais tout simplement pas à la hauteur ?
Sans formation littéraire, je me suis senti perdu, mais j’ai continué à avancer, porté par une idée que je voulais absolument raconter.
Et un jour, après quarante mille mots, j’ai écrit le mot “Fin” à « L’Hôtel infini ».
J’ai ressenti une forme d’accomplissement, bien sûr. Mais ce n’était que le début d’un chemin d’humilité.
J’ai envoyé mon manuscrit à quatre-vingt-douze éditeurs. Les grandes maisons n’ont pas pris la peine de répondre. Finalement, un bel éditeur indépendant qui a décidé de me faire confiance : Le Lys Bleu.
J’en suis profondément reconnaissant, mais je sais que dans le monde de la littérature, je ne suis qu’un débutant. Un apprenti.
Et c’est une sensation que je trouve étonnamment rafraîchissante. Après des années à évoluer dans des cercles où j’avais acquis une certaine autorité, j’étais soudain confronté à l’inconnu, à la nécessité de tout réapprendre.
Publier un livre, c’est aussi accepter les retours des lecteurs, à la fois les louanges et les critiques.
Et si les compliments font toujours plaisir, j’ai appris à poser une autre question, plus difficile : “Qu’est-ce que vous n’avez pas aimé ?”
C’est cela aussi, l’humilité. Accepter la critique, écouter ce qui dérange, ce qui n’a pas fonctionné. Et surtout, s’en servir pour progresser.
Cette expérience m’a appris que tout ne doit pas être une quête de réussite ou de reconnaissance. Certaines entreprises — et je parle ici de projets de vie — ont une signification plus profonde.
Écrire un roman m’a permis d’explorer mon imagination, d’exprimer des émotions enfouies, et de rencontrer de nouvelles personnes. Mais plus que tout, cette expérience m’a reconnecté à l’humilité.
Je crois que chaque auteur sait que l’écriture est une aventure intérieure. Elle nous rappelle que nous ne savons jamais tout, que nous avons toujours à apprendre — sur le monde, sur les autres, et, plus étrangement encore : sur nous-mêmes.
Pour découvrir plus amplement l'univers de ce grand auteur de science-fiction, je vous invite à visiter sa page Facebook de L'Hôtel Infifini
Vous pouvez vous procurer son livre « L’Hôtel infini », sur les différentes plateformes en ligne (Fnac, Cultura, Leclerc, Amazon, etc..), dans les librairies, ainsi que directement sur le site de sa maison d'édition : Le Lys Bleu

L’hôtel infini
Publié le 02/09/2024 aux Éditions Le Lys Bleu
Quatre érudits de l’infini dont un mathématicien, un théologien, un artiste et une philosophe se trouvent pris au piège dans un hôtel aux pouvoirs étranges. Pour regagner leur liberté, ils doivent résoudre des énigmes complexes, affronter des créatures fantastiques, et faire face à leur plus redoutable adversaire : eux-mêmes. Leur destin repose sur leur capacité à surmonter ces défis mortels, chaque choix pouvant sceller leur sort. Parviendront-ils à s’échapper indemnes de ce mystérieux cauchemar ?
➡️ En bref :
Williams, des Éditions Le Lys Bleu, m’a contactée par mail pour me proposer de chroniquer « L’Hôtel infini ». Une proposition qui m’a enthousiasmée, et ils m’ont gentiment envoyé un exemplaire en service de presse. J’ai été ravie d’échanger sur une éventuelle chronique ou interview, ainsi que de découvrir ce nouvel auteur, Grégoire Vigroux.
➡️ Vous pouvez suivre Grégoire Vigroux sur :
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➡️ Actualités :
Pour connaître les dates des prochains salons, journées en librairie ou autres événements, Grégoire Vigroux vous tiendra informé dès le mois de mars ! Restez attentifs !
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🎙️ GREGOIRE VIGROUX : L’INTERVIEW ! est menée par Marie-Laure, blogueuse et chroniqueuse de Ma Folie Livresque
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Bravo Grégoire pour ce beau roman qui ne peut que plaire tant il est riche et captivant !
Excellente interview ou tu te dévoiles pour inspirer le lecteur.